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Tu seras comme Catherine la grande
12 février 2019

Le mystère de la neige

La neige a toujours eu un goût particulier. La douceur, la pureté, l'apaisement.. La neige ravive l'émerveillement, et vient recouvrir le béton, cette part de nous cachée dans un coin un peu plus sombre, entre la grisaille, la révolution, les soucis, la fatigue. Elle est la nature qui se rappelle à nous... C'est assez fascinant; 

Je l'ai toujours aimée. Quand j'étais petite, quand j'étais grande, et même maintenant que je suis devenue vieille. Je l'aime toujours autant. Je voudrais que mes enfants goûtent à la même joie émerveillée, qu'ils puissent rendre grâce eux aussi pour cette splendeur de la nature, et oublier un peu ce qui les atteint.

Cela fait le troisième hiver que je vends un rein pour venir à la montagne avec les enfants. L'essence n'a pas franchement diminué, les péages non plus, et pourtant je sais que c'est bien, que c'est bon, que c'est une dépense juste. 

Quand j'étais enfant, je suis allée une fois à la montagne. Dans une de ces stations de ski avec des immeubles grands et moches, mais il y avait de la neige, c'était blanc, j'étais contente. C'était la joie familiale, la vraie. Je l'avais tant attendue, tant désirée ! Le lendemain de notre arrivée, Maman a glissé devant la boucherie, elle s'est brisée le poignet, ses courses les bottes dans le blanc manteau ont tristement fini au bloc opératoire. L'affaire était pliée, les vacances aussi, la joie de la neige je ne vous en parle même pas. Longtemps ensuite, la neige est restée le symbole de ce fâcheux accident, d'une broche dans un poignet. Elle était associée à cette image de ma mère allongée sur un brancard qui partait se faire charcuter. 

Et puis il a neigé un peu plus souvent en Ile de France, et Maman ne s'est jamais re-cassée le poignet. 

Ving cinq ans plus tard, je fais bien attention sur les plaques de verglas et je ne pars surtout pas dans les stations de ski. Notre petit cocon est mon refuge, il n'y a pas forcément de neige, et même la première fois que nous sommes venus, c'était vert. D'un vert bien vert. Nous n'avons pas été déçus, car il faut apprendre à se réjouir des choses comme elles viennent. J'ai l'air d'embrasser ce principe, ce n'est pas toutà-fait la réalité, la déception et la désillusion m'accompagnent souvent. Mais elles fondent comme neige au soleil lorsque je contemple cette scène... dix petits pieds dans la neige, qui connaissent leur chance et qui s'émerveillent comme il se doit, car il ne faut jamais se lasser, c'est le secret pour durer. 

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